De 1936 à 1982 la Bolivie connaît une période d'instabilité politique avec une succession impressionnante de putschs militaires (dont la la Bolivie détient le record mondial!).

Les grandes réformes: la révolution d'avril 1952

La révolution d'avril 1952 par les paysans et mineurs chasse les militaires du pouvoir, et amène à la tête du gouvernement le président en exil Victor Paz Estenssoro du parti du MNR (Mouvement Nationaliste Révolutionnaire). Celui-ci entame d'importantes réformes sociales et économiques qui mettent fin à des décennies d'exploitation des travailleurs par les grands propriétaires terriens et richissimes industriels:

  • Etablissement du vote au suffrage universel
  • Nationalisation des mines, éviction des barons de l'étain, et mise en place d'un organisme de l'état chargé d'administrer les mines: la COMIBOL (COrporation MInière de BOLivie)
  • Redistribution des terres aux paysans
  • Réforme éducative
  • Réformes en faveurs des minorités ethniques.

Pendant 12 ans, Le MNR dirige le pays mais sa popularité finit par s'effriter devant son impuissance à faire décoller l'économie et le niveau de vie des boliviens.

Révoltes réprimées: pacte militaire-paysan

En 1964, la junte du général Barrientos prend le pouvoir et anéantit rapidement les avancées sociales accomplies par le MNR. Il donne un coup dur à tout le secteur minier, le place sous contrôle militaire et réduit à néant le rôle des syndicats. En février, Barrientos signe le "pacte militaire-paysan" qui organise les paysans en milices armées luttant contre les opposants politiques de gauche.

En 1967, un épisode sanglant marque la répression contre la gauche populaire. Les troupes militaires massacrent les mineurs et leurs familles dans les mines de Catavi et SigloXX.

Le 8 octobre 1967, le marxiste argentin Che Guevara, qui dirigeait une révolte paysanne anti-gouvernementale dans le sud-est de la Bolivie, est capturé à Quebrada del Yuro (région de Cochabamba) par des troupes armées boliviennes encadrées par la CIA. Conduit dans le village de La Higuera, il est emprisonné et son exécution ordonnée le 9 octobre par les plus hautes autorités boliviennes.

Succession de coups d'état

1969: Le 27 avril, le général Barrientos moeurt dans un accident d'hélicoptère. Le vice-président Siles Salinas le remplace pendant quelques mois avant d'être renversé par un coup d'état militaire.

1971: Coup d'état du général Hugo Bánzer Suárez, bénéficiant des faveurs des Etats-Unis dans sa lutte contre tout gouvernement de gauche.

1974: Bánzer se donne tous les pouvoirs. Le dictateur impose une série de lois autoritaires et répressive, à l'image de celles prises par son ami le général Augusto Pinochet au Chili. Pendant cette période, de nombreux opposants politiques furent évincés: disparitions (200), arrestations (3000), exil (plusieurs milliers). Un épisode sanglant de cette période est le Masacre del Valle, à Cochabamba en janvier 1974, où plus d'une centaine de personnes furent tuées pendant une manifestation paysanne. L'événement marque le début de la rupture du "pacte militaire-paysan".

1978: Coup d'état du général Juan Pereda Asbún. Banzer se retire mais maintient sa participation à la vie politique (création un an plus tard de l'ADN (Accíon Demmocrática Nacionalista).

1979: Lydia Gueiler Tejada est élue première femme présidente de la république de Bolivie

1980: Coup d'état du général Luis Garcia Meza qui impose un régime dictatorial très dur, avec tortures et disparitions des opposants politiques, établissement de liens privilégiés avec les narcotrafiquants et anciens réfugiés nazis. Les USA et les pays européens suspendent leurs programmes d'aide et de coopérations avec la Bolivie. Le 4 août 1981, un soulèvement militaire à Santa Cruz contraint Garcia Meza à démissionner et à s'exiler.

1982: C'est la fin des militaires au pouvoir. Le congrès bolivien élit Hernán Siles Zuazo à la tête d'un gouvernement civil.