1989-1993

Pendant son mandat présidentiel, Paz Zamora prend le parti de défendre la coca avec un slogan "coca no es cocaina". L'attitude conciliante de son gouvernement envers les cultivateurs de coca et ses possibles liens avec les narcotrafiquants lui causent des problèmes avec la justice bolivienne, et attirent les foudres des Etats-Unis (Paz Zamora se verra retirer son visa pour le USA pour une durée de 5 ans).

Le 21 avril 1993, la court suprême de justice de Bolivie condamne l'ex-dictateur en fuite García Meza à 30 ans de prison.

1993-1997

Gonzalo Sanchez de Lozada (dit "Goni") du MNR est élu président le 6 août 1993. Il engage son pays dans la voie de la libéralisation de l'économie avec son programme "plan de todos" (plan de tous). Le thème principal de ce plan est la capitalisation, ouvrant le marché des grandes compagnies publiques (dans les secteurs de l'énergie, télécommunication, agroalimentaire et transport) aux investisseurs privés étrangers. L'argent des privatisations est destiné à être redistribué aux boliviens (la participation populaire) sous forme de pensions et retraites (instauration du Bonosol en 1996) et de réforme éducative. Ces grandes réformes néolibérales sont dans l'ensemble mal comprises et mal accueillies par le peuple, elles provoquent un mouvement de protestation de la part des syndicats de travailleurs (COB). En avril 1995, de violentes manifestations se soldent par l'arrestation de 1000 personnes parmi lesquels de nombreux dirigeants du syndicat ouvriers, paysans (dont le leader des producteurs de coca Evo Morales) et étudiants, et par 90 jours d'état de siège. De nouvelles grèves générales paralysent le pays en mars et septembre 1996, mais Goni ne modifie pas sa politique.

En 1995, le Brésil extrade García Meza vers la Bolivie.

Le 17 décembre 1996, la Bolivie signe un accord de partenariat économique avec les pays voisins du Mercosur.

Le bilan de la présidence de Goni est mitigé. Certes l'inflation a chuté et s'est stabilisée autour de 6%, et la Bolivie a gagné la confiance des pays étrangers (notamment des Etats-Unis). Cependant les réformes néolibérales de Sanchez de Lozada ont liquidé les derniers biens dont disposait l'état bolivien (et sources de revenus comme les entreprises d'hydrocarbure), une grande partie de l'argent des privatisations a disparu dans les méandres de la corruption, et le pays sort fracturé avec la grogne des travailleurs et des cultivateurs de coca.

1997-2001

Après 30 ans de vie politique, Hugo Banzer Suarez finit par accéder au pouvoir de manière démocratique (!) Le bilan de ses 4 ans de gouvernement n'est pas très glorieux: la croissance de l'économie ralentit due aux restrictions budgétaires imposées par le programme de lutte contre la pauvreté ainsi qu'à la crise économique asiatique de 1999. Le climat social est agité, le pays est paralysé par des grèves générales, et la corruption continue de pourrir les institutions.

1998, entrée en vigueur d'un programme d'éradication de la coca soutenu par les Etats-Unis.

En 1998, un fort tremblement de terre de magnitude 6.8 détruit le village d'Aiquile (région de Cochabamba) causant la mort de 73 personnes.

En 1999, la communauté internationale demande le jugement du général Pinochet (au Chili), l'opposition bolivienne en profite pour également demander une enquête sur les violations de droits de l'Homme perpétrées par Hugo Banzer (l'ami de Pinochet) dans les années 1970s.