1982-1985

La Bolivie connaît la plus forte crise économique et sociale de ses 30 dernières années. Le pays ne peut rembourser la dette extérieure, le PIB par habitant chute de 10%, l'inflation galopante atteint des sommets (taux annuel jusqu'à 25,000%). Le gouvernement de gauche du président Siles Zuazo, partagé entre la promesse de mesures sociales et les mesures d'austérité pour assainir l'économie, peine à redresser la situation du pays. Les USA et les pays européens reprennent leurs programmes d'aide et de coopération avec l'engagement (peu efficace) de Suazo d'éradiquer des milliers d'hectares de coca.

En 1983, l'ancien criminel nazi Klaus Barbie (dit "le boucher de Lyon"), devenu citoyen bolivien en 1957 sous le nom de Klaus Altmann et ayant apporté ses services aux dictateurs de Bolivie et du Pérou, est arrêté et extradé vers la France (condamné à la prison à vie, il mourra d'un cancer en 1991).

En 1985, des grèves générales entraînent la démission de Zuazo. Le président Paz Estenssoro revient au pouvoir.

1985-1989

Le gouvernement de Paz Estenssoro s'active à redresser l'économie et stabiliser le pays. Sous la pression du Fond Monétaire International, Il s'attaque au gouffre du déficit fiscal, et applique le décret 21.060 (la loi de capitalisation) qui libéralise le pays vers un modèle d'économie de marché. Il donne un rôle prépondérant au secteur privé tout en réformant les institutions de l'état jugées trop lourdes et improductives (ex.: démantèlement d'entreprises publiques comme la COMIBOL). Son combat contre le trafic de drogue lui apporte un soutien économique accru des USA.

En 1986, le cours mondial de l'étain s'effondre, ce qui entraîne la fermeture de nombreuses mines et le licenciement de plus de 20,000 mineurs. Les mines d'états sont redistribuées aux coopératives privées. On assiste à un exode massif des mineurs sans emploi et leur famille qui désertent les villes d'Oruro et Potosí. Certains se réfugient dans les vallées tropicales (Chapare et Yungas) et se recyclent dans la culture de la coca. Les plus démunis gagnent la capitale et s'entassent dans les quartiers pauvres d'El Alto.

En 1989, Jaime Paz Zamora (MIR) est élu président après alliance avec le général Banzer (ADN) de retour à la vie civile.